Voici une petite mise à jour (1ère partie ici) de la croissance des champignons (Pleurotus pulmonarius) à l’exposition Arborer-Sens qui se déroule actuellement à la galerie de l’écharpe, à Toulouse (du 28 octobre au 3 novembre):
Il ne vous reste plus que deux jours pour vous rendre à l’exposition Arborer-Sens qui dure jusqu’au 3 novembre 2013.
Autres articles à consulter:
- Quand l'art rencontre la culture des champignons
- Essai: Culture de Pleurotus pulmonarius sur marc de café (2ème partie)
- Culture de mycélium sur carton (2eme partie)
(2 commentaires)
caribent
2 février 2014 à 11 h 23 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
bonjour
Votre page est d’un réel intérêt car parais t’il les champignons peuvent sauver le monde.
En culture sur bois raméal fragmenté ou les fungi sont nombreux plus n’est besoin de chimie industrielle car l’alchimie naturelle prend un relais qui dépasse toute les estimation et cellas grâce aux champignons
bravo
M.C : un petit plus
« Le BRF qu’es aquo ? »
Le Bois Raméal Fragmenté (BRF) est une méthode exploitée depuis longtemps au Canada, mais qui ne fait parler d’elle que depuis peu en France, à la faveur du développement d’un jardinage (et de cultures) écoresponsable(s).
A l’aide d’un broyeur de végétaux, le jardinier ou l’agriculteur va broyer les branches encore vertes fraîchement coupées, et les incorporer au sol. C’est alors un véritable « transfert de fertilité » qui s’opère, avec un grand nombre d’avantages, parmi lesquels ; l’absence d’apports d’engrais de synthèse dans le sol, et la limitation voire la suppression de l’arrosage.
Broyat de rameaux et petites branches
Le BRF est issu des rameaux de l’arbre qui sont fragmentés (broyés) puis épandus sur le sol ameubli, de préférence en hiver, 5cm sont suffisants.
Les rameaux de bois vert (branches de petites sections inférieures à 7cm de diamètre) sont riches en nutriments, sucres, protéines, celluloses
Le BRF est une accélération du processus pédogénétique en oeuvre dans les forêts. C’est une nourriture naturelle pour le sol qui permet de limiter le besoin en eau, le recours aux biocides, et aux traitements phytosanitaires, ainsi que le travail du sol. Les végétaux cultivés avec du BRF sont d’excellente qualité, se conservent plus longtemps et présentent une immunité renforcée. Les chercheurs classent les BRF dans la catégorie des « aggradeurs», en mesure de contrer la dégradation des sols et d’impulser leur régénération. Lorsque l’on étudie le sol de plus près on se rend compte que l’on a affaire à un écosystème complexe qui se régule lui-même. On se rend compte aussi que les organismes du sol, qui représentent à eux seuls 80% de la biomasse de la planète, jouent un rôle prépondérant dans l’acheminement des éléments nutritifs vers la plante.
Le BRF est aujourd’hui pratiqué dans de nombreux pays avec des résultats étonnants, aussi bien sur des sols stériles que des sols déjà fertiles. Dans ce contexte le BRF doit être vu comme un aliment énergétique et structurant pour la vie du sol. Cette technique d’aggradation des sols a été développée par un groupe de chercheurs canadiens dirigé par le professeur Gilles Lemieux de l’Université de Laval au Québec dans les années 80.
Apports du Bois Raméal Fragmenté sur les cultures
L’incorporation de BRF apporte de la structure au sol et y entraîne le développement d’une chaine alimentaire complexe comme l’apparition de champignons qui commencent à dévorer la lignine et les celluloses. Cette activité attire les vers de terre. L’action de ces derniers est très bénéfique : en fait ils sont de plusieurs espèces et certains ne se sont jamais montrés jusque là mais sont arrivés de « je ne sais où » ! Ils viennent remuer le lit du champignon, ils sont aérateurs et disperseur et bien entendu consommateurs : « tot ço que manja lo caga » ! De plus, ils sautent ! Allez demander à Dédé si ce n’est pas vrai !
Mais ce n’est pas tout : d’autres individus, attirés par les odeurs ou la nourriture, augmentent la faune du sol et aussi sa capacité de drainage. La formation d’humus est accélérée tandis que l’érosion des sols est fortement réduite. A noter que le plus gros spécimen qui se trouve dans cette litière est la larve de hanneton rhinocéros, (la taure). Cette dernière, réputée pour manger les racines elle consomme en fait, le corps du champignon mort. Sa démographie est stabilisée par un prédateur très efficace en la personne de la SCOLIE, une abeille solitaire, qui pond ses œufs dans son corps.
Bien sûr, à part les gros insectes qui se voient bien, toute une multitude de bestioles trafiquent dans ce support pour transformer ce bois en humus dans lequel tout pousse comme en EDEN.
REINE SCOLIE tout à fait inoffensive qui butine une fleur de poireau
Même les besoins en eau sont divisés par dix (quelque fois plus) car un mètre cube de BRF stocke 350 litres d’eau comme une éponge. Plus tard, l’humus créé à partir du BRF augmentera fortement la capacité de rétention du sol en eau. Mieux, la faune du sol devient elle même un réservoir organique. On parle alors d’eau biologique. Résultat : le sol gère lui même ses réserves d’eau et la plante ne manque de rien.
Outre la lignine, le Bois Raméal Fragmenté renferme un apport très équilibré en minéraux dont a besoin la plante. L’humus: c’est la banque à minéraux du sol ! De plus, le BRF favorise la croissance de mycorhizes, champignons (autres que ceux qui dévorent le bois) qui vivent en symbiose avec les racines des plantes. Ces dernières fournissent des sucres aux champignons qui en échange fournissent à la plante des minéraux et de l’eau. Les champignons ont une action nématoïde et secrètent des antibiotiques dont la plante profite.
Avantages agronomiques
Les chercheurs comme les agriculteurs qui ont mis en oeuvre cette méthode 100% naturelle ont fait, sur plusieurs années, les constatations suivantes :
Augmentation significative des rendements. Réduction des besoins en eau des cultures avec une nette augmentation de la résistance à la sécheresse ou au gel ;
Samuel
6 février 2014 à 17 h 00 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour ce texte sur le BRF 🙂