Nouvel essai, nouveau substrat, nouvelle espèce: Culture du shiitake (Lentinula edodes ou Lentin du chêne) sur un substrat composé de sciure de hêtre (j’expliquerais dans un futur article comment j’ai préparé ce substrat)
La culture du Shiitake est un peu particulière par rapport aux autres champignons saprophytes. En effet, après la colonisation complète du substrat, une phase supplémentaire est nécessaire pour obtenir la fructification du Shiitake. Toutes les espèces que j’ai cultivées jusqu’à présent possédaient un mycélium « blanc ». Le mycélium du Shiitake est blanc dans un premier temps, puis il devient brun en vieillissant. Le substrat, complétement colonisé, doit être sorti de l’incubateur pour « vieillir » à la lumière (indirect) du jour jusqu’à devenir plus ou moins brun foncé. Il faut aussi lui fournir un échange gazeux pour qu’il change de couleur (ouverture du sac contenant le substrat). Lorsque le substrat de fructification a bien bruni (environ 50% du substrat), il est préférable de lui faire subir un « choc » (humidité et température) pour obtenir la fructification: le substrat peut être immergé dans de l’eau puis placé au réfrigérateur. Dans cet essai, j’ai utilisé cette technique pendant 48 heures avant de placer le substrat en fructification. Voici l’évolution du brunissement des substrats de Shiitake:
Entre trois à quatre semaines après la sortie de l’incubateur et l’exposition à l’air libre, les substrats sont suffisamment bruns pour procéder au choc thermique:
J’ai immergé mes substrats dans ma cocotte minute remplie d’eau,
puis je l’ai fermé et placé au réfrigérateur pendant 48 heures. Immerger les substrats de cette façon n’est pas très pratique car les substrats ont tendance à flotter: vous découvrirez dans le prochain article, une méthode de procéder un peu plus simple.
J’ai ensuite placé les substrats en fructification en les vaporisant quotidiennement. Après 4 jours les premiers primordia sont apparus en « craquant » la couche brune du mycélium: c’est très joli à voir!
Sur la photo suivante, vous pouvez observer des grains de seigle ayant servis à inoculer le substrat, qui se retrouvent « expulsés » par le primordia:
Rendez vous dimanche 17 novembre pour découvrir la suite de cet essai de culture du Shiitake. En attendant, n’hésitez pas à partager ou « liker » cet article sur facebook! Vous pouvez aussi me poser des questions en commentant l’article.
Autres articles à consulter:
- Essai de culture: Shiitake sur sciure de hêtre (2eme partie)
- Deuxième volée de Shiitake
- Fructification et empreintes de spores de Shiitake
(7 commentaires)
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Lampasona
10 novembre 2013 à 23 h 52 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Juste magnifique, beau boulot l’ami
Samuel
16 novembre 2013 à 11 h 14 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci 😉
Pacôme, Comte de Champignac
5 décembre 2013 à 10 h 35 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Une petite question à propos des shiitaké: j’ai préparé un milieu gélosé pdya (enfin, presque: pas de levure, et du saccharose à la place du dextrose, parce que dans la recette que j’avais trouvé dans « mushroom growers handbook 2 » page 29 on parle de « sugar » sans préciser!) sur lequel j’ai posé un morceau de champignon à 25 °C. 2 semaines après… rien! Le tissu avait disparu, et aucune trace de colonisation! Si ça avait été un « baptème », j’aurais pu comprendre, mais j’ai déjà colonisé de la gélose avec du pleurote, et ça n’a rien à voir! Aurais tu une explication? Merci!
Samuel
7 décembre 2013 à 15 h 55 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour Pacôme,
Personnellement, je n’ai pas eu de soucis pour le clonage du Shiitake sur gélose nutritive.
Je peux juste faire quelques suppositions quant aux causes de l’échec:
-le milieu ne convient pas au Shiitake (je n’ai jamais tester le saccharose dans une gélose nutritive, mais je pense qu’il est utilisable par le mycélium).
-stérilisation trop longue du milieu de culture. J’avais lu que les sucres peuvent caraméliser si ils sont stérilisés plus de 25 à 30 minutes.
-lame du scalpel pas assez refroidie lors du prélèvement de tissu.
J’espère que ces quelques hypothèses t’aideront à corriger le tir.
Bonne journée,
Samuel
Pacôme, Comte de Champignac
9 décembre 2013 à 14 h 06 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour ces pistes, je vais recommencer en en tenant compte!
Samuel
12 décembre 2013 à 12 h 37 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonne chance pour tes essais et tiens nous au courant 😉
perraud
15 septembre 2014 à 14 h 21 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Juste pour indication:
les champignons ne sont pas capables de dégrader le saccharose
par contre le glucose, fructose, mannose, xylose… oui