Dans cet essai de culture, j’ai voulu recycler un annuaire téléphonique afin de voir si Pleurotus pulmonarius pouvait pousser sur un substrat composé uniquement de papier. Voici comment j’ai procédé:
J’ai découpé un annuaire téléphonique en deux,
afin qu’il puisse rentrer dans un bocal en verre.
et j’ai laissé couler l’excédent.
J’ai fermé le bocal (sans le joint) avec un filtre de polyfil,
puis j’ai recouvert le tout avec une feuille d’aluminium,
et j’ai stérilisé le substrat durant 60 minutes.
J’ai ensuite inoculé l’annuaire avec du mycélium sur seigle, puis j’ai placé le substrat dans mon incubateur. Voici quelques photos de la colonisation du substrat:
Lorsque l’annuaire fut complétement colonisé par le mycélium, j’ai ouvert le couvercle, j’ai retiré le filtre en polyfil puis j’ai vaporisé de l’eau quotidiennement pendant la fructification:
Je trouve que ces pleurotes cultivés sur papier sont plus foncés et trapus que ceux de l’essai sur marc de café. Je ne sais pas si cela est du à la nature du substrat, je pense que c’est plutôt lié à l’échange gazeux qui était meilleur lors de l’essai sur papier: en effet le substrat arrivait à ras du bocal, il n’y avait donc pas d’accumulation de CO2. Qu’en pensez vous?
Autres articles à consulter:
- Essai: Culture de Pleurotus pulmonarius sur marc de café (2ème partie)
- Essai: Culture de Pleurotus pulmonarius sur marc de café (1ère partie)
- Culture de mycélium sur carton (2eme partie)
(17 commentaires)
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Mario
9 juin 2013 à 18 h 30 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Très belle réussite comme expérience ! Une question que je me pose. Étant donné la nature du papier qui comme on sait contient différents produits chimiques (encres, colle etc), prendriez-vous le risque de les consommer sans aucune crainte ?
Félicitation pour votre merveilleux site.
Mario
Samuel
10 juin 2013 à 16 h 05 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour tes encouragements. C’est une très bonne question, il faudrait effectuer une analyse des champignons pour connaitre leur composition exacte et sans ces résultats, je ne peux pas affirmer que la consommation soit sans crainte. Il existe aussi des techniques de désencrage du papier. Le but de cet essai était de voir si Pleurotus pulmonarius pouvait pousser sur du papier, je ne me suis pas intéressé au côté consommation.
Sebastian
22 juin 2013 à 9 h 35 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Je suis d’accord, belle réussite Samuel!
Mario, je pense qu’il n’y a rien a craindre pour ce qui est des produits chimiques dans le substrat. L’encre, surtout le noir, est souvent à base d’huile de soja. Le papier plastifié pourrait avoir des produits chimiques indésirables, mais les pleurotes sont parmi les espèces mycoremédiateurs les plus puissants, pouvant dégrader completement les produits petrochimiques qui pourraient être présent et bien plus. Le seul danger sera les métaux lourds, mais je doute fort qu’il y en aurait beaucoup (ou du tout) dans l’encre.
Samuel
11 août 2013 à 9 h 07 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci Sebastian 🙂
thomas
11 janvier 2016 à 3 h 15 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonsoir trois ans plus tard… bref avec internet le temps n’a pas d’importance.
Les encres sont très toxiques et contiennent énormément de métaux lourd. C’est pourquoi le papier journal ne doit pas être composté avec les déchets verts ou de ménages. Pour exemple les pigments rouge et le jaune contiennent du Cadmium (qui est dix fois plus toxique que le plomb). Les noirs ne sont certainement pas de l’huile de soja.
Les champignon sont des bio accumulateur. Contrairement aux végétaux, les ils contiennent plus de métaux lourd que leur environnement.. Faîtes attention avec les substrats que vous employez. Mais bravo c’est une expérience super intéressante.
Thomas
eric
10 juin 2013 à 14 h 24 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Joli test.
Questions:
1) Pourquoi préfères-tu la Pleurotus pulmonarius pour ces tests a la pleurotte rose, qui est censée être très agressive sur tout type de substrat?
2) Y-a-t-il une grande différence entre le segle bio, et le blé du producteur du coin?
Samuel
10 juin 2013 à 16 h 18 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour Eric,
Réponses:
1) J’ai réalisé ces tests en février, mars, avril et ma température intérieure était proche des 18°. Pleurotus djamor préfère les températures actuelles, je publierais bientôt des articles sur cet espèce 😉
2) C’est vraiment important que la céréale utilisée soit BIO, si elles sont traitées avec des fongicides, le mycélium n’arrivera pas à se développer. Mais « blé du producteur du coin » et céréale BIO ne sont pas forcément incompatible. J’ai contacté une coopérative agricole près de chez moi, et il m’ont donné la liste des producteurs BIO de ma région.
eric
12 juin 2013 à 13 h 52 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci.
Je me suis renseigne près du Paysan du village: Seul le blé pour re-plantation est traité, le blé en vente libre pour particuliers (pour les poules par exemple) n’est jamais traité.
Samuel
19 juin 2013 à 16 h 05 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour Eric,
Je ne remet pas en cause la parole de ce paysan, mais je ne suis pas convaincu que ses pratiques soient généralisées en France… Les céréales étant très riches en nutriments, elles sont très sensibles aux contaminations et je pense qu’elles sont souvent traitées. Peut-être que certains paysans nourrissant leurs bêtes directement à partir de leur récolte, n’utilisent pas de conservateurs, mais je ne suis pas certain que le blé vendu aux particuliers ne soit pas traité.
Michèle Tremblay
16 juin 2013 à 19 h 40 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour tous les renseignements . J’aimerais savoir où c!est possible de se procurer du mycellium de pleurote dans la région de Québec . Bravo pour ton site !
Samuel
19 juin 2013 à 16 h 13 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour tes compliments sur le site. Je te recommande de contacter Vincent Leblanc de Violon et champignon.
eric
25 juin 2013 à 22 h 55 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
D’après le livre de Paul Stamet « How can mushroms help to save the world », les pleurotes sont apte a la mycofiltration. Elles décomposent/dépolluent la plupart des produit pétroliers et même des toxines (sauf métaux lourds, radioactivité, arsenic) . Une analyse coûte 50 a 150USD. Il est fort possible que ces pleurotes de bottins soient consommables.
http://www.fungi.com/blog/items/mycofiltration-for-urban-storm-water-treatment-receives-epa-research-and-development-funding.html
Samuel
11 août 2013 à 9 h 06 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
En effet les pleurotes sont capables de dégrader beaucoup de composés chimiques (voir aussi la conférence de Paul Stamets) mais ils accumulent aussi les métaux lourds et la radioactivité. J’ai lu aussi que certaines encres contiennent du plomb mais je ne sais pas si elles sont encore utilisées de nos jours. Comme le dit Eric, il faudrait effectuer une analyse pour en avoir le coeur net!
olivier
11 octobre 2013 à 20 h 18 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bravo pour ton blog
Sais tu si des essais de culture ont été réalisés sur sur l’espece sparassis crispa
merci d’avance
Samuel
12 octobre 2013 à 12 h 25 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour Olivier,
Je n’ai pas encore réalisé d’essais de culture avec l’espèce Sparassis crispa, mais elle est cultivable et cultivée. Tu peux trouver ses paramètres de culture à cette adresse.
Gonzalo
12 août 2014 à 15 h 53 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Dear Samuel, my name is Gonzalo and I want to congratulate you for your essays, their are truly clear and self-explaining!
I admin a fungal website in Argentina and I was wondering if you would allow me to share your work in my website, just the link, nothing else!
I hope to hear from you soon, best wishes,
Gonzalo
Richard C.
21 août 2016 à 0 h 56 min (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Magnifique réalisation! Pour les métaux lourds tu n’a rien à craindre car les ingrédients du papier et des encres modernes n’en contiennent plus
La couleur foncée du chapeau indique que le champignon continue de croître. Sur papier, mes spécimens énormes deviennent entièrement blanc quand ils sont préts à être récoltés.