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Avr 26 2012

L’initiation fructifère et formation des primordias

L’initiation fructifère est de loin l’étape la plus délicate lors de la culture de champignon. Le cultivateur doit mettre en place une stratégie d’initiation afin de produire un changement des variables environnementales pour déclencher la formation des primordias (ébauches de champignons).

formation de primordia de pleuroteLes quatre principaux facteurs environnementaux à contrôler lors de l’initiation fructifère sont: l’humidité, l’aération, la température et la lumière.

L’humidité:

Une humidité élevée comprise entre 95% et 100% doit être apporté par un arrosage léger et régulier. Le substrat doit être placé dans des conditions proches du brouillard lorsqu’il arrive dans la pièce ou chambre de fructification. Lorsque les primordias commencent à se former, une diminution progressive de l’humidité jusqu’à 90% est généralement bénéfique.

L’aération:

Grâce à l’aération, le taux de dioxyde de carbone (CO2) diminue rapidement alors que l’oxygène (O2) augmente. Le taux de CO2 devrait être inférieur à 1000 ppm (idéalement 500 ppm) pour une formation maximum de primordias.

La température:

De nombreuses espèces ne formeront pas de champignons tant que la température n’aura pas diminuer (ou augmenter, ce qui est plus rare) jusqu’à un seuil critique. Lorsque le mycélium colonise le substrat, il produit de la chaleur: c’est pour cette raison que le moment idéal pour faire varier la température (et les autres facteurs) est lorsque le substrat est complètement colonisé. Lorsque la température est changée, il faudra attendre entre 24 et 72 heures pour que la température à l’intérieur du substrat soit égale à celle de l’air ambiant.

La lumière:

Dans la nature, la lumière agit comme une alerte signalant au mycélium qu’il devrait former des champignons afin que leurs spores soient dispersées dans un environnement dégagé. La lumière joue une rôle sur l’allongement du pied et le développement du chapeau du champignon. Les conditions idéales d’éclairage (intensité et longueur d’onde) varient selon les espèces. La lumière indirect du soleil, ou la lumière filtrée par la canopée forestière, sont considérées comme idéales pour les champignons des bois. La photopériode et les longueurs d’ondes spécifiques n’ont pas encore étaient établies pour toutes les espèces de champignons. La lumière directe du soleil ou une lumière de forte intensité est nuisible pour le mycélium. Les néons ne nuisent pas au mycélium et peuvent être utilisés pour une culture intérieur. Pour la plupart des espèces, une luminosité comprise entre 50 et 1000 lux et une longueur d’onde entre 380nm et 480nm (du vert au bleu) semblent stimulant pour la formation des primordias. Paul Stamets utilise 6 néons « jour » de 2,40 mètres de long pour éclairer une chambre de culture de 30m2. Cela signifie qu’un néon standard (120 centimètres), suffit à éclairer 2,5 m2 de culture.

Vous pouvez consulter les paramètres de culture précis (humidité, aération, température, éclairage) de chaque espèce cultivable.

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(6 commentaires)

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  1. Marie

    Bonjour!

    J’ai lu en quelque part les avantages de faire subir un choc thermique au mycélium de pleurote colonisé avant la fructification, en mettant le mycélium une semaine au réfrigérateur. Avez-vous déjà testé cette technique? Croyez vous que cela pourrait être avantageux?

    Merci!

    1. Samuel

      Bonjour Marie,
      Oui cette technique de choc thermique peut être profitable: elle permet de favoriser l’initiation fructifère mais cette technique est plus ou moins efficace selon les espèces cultivées. Certaines espèces n’en ont pas besoin alors que pour d’autre ce choc favorise grandement l’apparition des primordias. Mais je pense qu’il serait bien de faire l’expérience en comparant la fructification de deux substrats: un avec choc thermique et l’autre sans. Si vous avez un appareil photo et que vous désirez publier un article sur le sujet, c’est avec plaisir.
      Bonne chance pour vos essais!

  2. Pacôme, Comte de Champignac

    Bonjour,
    Mon essai de culture de pleurote se poursuit, mes grains de seigle commencent à être colonisés. POur la colonisation de la paille en sac, je dispose d’une chambre de restauration dont la température peut être réglée de la surgélation à + 30 °C, voici un incubateur rêvé… Par conter, pour la fructification je me pose quelques questions: baisser la t°, pas de problème, monter l’hygrométrie, c’est possible, pour le CO2 je suppose qu’une bonne aération suffira, mais pour la lumière? Me faudra-t-il installer des néons dans mon armoire? Thomas, dans son excellent compte rendu de son essai, ne donne pas de précision sur l’éclairage. Peut être serait il plus sur de sortir les sacs, les mettre dans une pièce sans chauffage mais avec de la lumière du jour indirecte? Bref, quelle est l’importance du facteur lumière sur la fructification des pleurotes? Il me semble me rappeler que lors d’une visite d’une champignonnière dans une galerie, la lumière était très faible…?

    1. Samuel

      Salut Pacôme,
      Effectivement ça fait un très bel incubateur réglable en température 🙂
      Pour la lumière, tu auras besoin d’un éclairage si la lumière indirect du soleil n’est pas disponible dans ton espace de culture. Paul Stamets recommande l’utilisation de néon « day light »
      Je n’ai jamais utilisé d’éclairage pour le moment, un simple rebord de fenêtre suffit dans mon cas. Bon courage pour la suite!

  3. Pacôme, Comte de Champignac

    Merci pour la réponse! Si un rebord de fenêtre te suffit, ma pièce éclairée sans chauffage suffira aussi! J’avais aussi une autre question, au sujet du rapport seigle/paille. Dans les articles il est indiqué qu’on peut inoculer de 2 à 5 % de substrat colonisé dans la paille.
    Mais s’agit il de paille sèche ou égouttée après pasteurisation? Si c’est sèche ça fait vraiment très très peu (la paille ça ne pèse pas lourd!). Si c’est humide ça me parait plus cohérent. Moi même ai inoculé hier 4 Kg de paille avec environ 800 g de seigle, ce qui fait 20 %, et même dans ce cas j’ai trouvé ça bien peu!

    1. Samuel

      Bonjour Pacôme,
      En général, il est recommandé d’utiliser entre 2% et 10% de céréales pour inoculer un substrat. Il faut regarder le poids de la paille humide pour faire le calcul. Après, plus tu mettras de céréales, plus la colonisation sera rapide. Mais 20% ça me semble un peu excessif, tu aurais pu inoculer plus de substrat avec 800grammes de seigle colonisé. Bon courage pour la suite de tes essais 🙂

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