J’ai essayer d’effectuer une traduction d’un schéma de Paul Stamets (extrait de Growing gourmet and medical mushrooms) expliquant les différentes phases de la culture fongique. Il permet de bien visualiser les étapes à reproduire pour mener à bien une culture de champignons comestibles.
Le premier objectif lors d’une culture de champignons est d’obtenir une source de mycélium pur sur gélose afin de d’inoculer un substrat de colonisation à base de céréales. Vous pouvez commander directement ce substrat de colonisation ou essayer de produire votre mycélium à partir d’une empreinte de spores, mais aussi en clonant un morceau de tissu d’un champignon. Toute cette première étape doit être effectuée en respectant au maximum les précautions de stérilité afin d’éviter une contamination de la culture par d’autres organismes. Une solution nutritive contenant un gélifiant (agar-agar) doit être chauffée puis coulée dans un récipient en verre ou en plastique appelé boite de Pétri. Une fois refroidie cette solution se solidifie et devient une gélose nutritive. Le prélèvement du morceau de tissu (ou l’empreinte de spores) sert à inoculer ce milieu nutritif gélosé qui sera placé dans un incubateur afin de favoriser le développement du mycélium. Si toute les étapes sont réalisées stérilement, un mycélium pur commencera à se former. Lorsque la gélose est complètement recouverte par ce mycélium, il faut alors couper, à l’aide d’un scalpel stérile, un morceau de 1cm2 pour inoculer le substrat de colonisation: il s’agit la plupart du temps de maïs, seigle ou blé mais d’autres céréales peuvent être utilisées. Ces céréales sont préalablement stérilisées, dans des bocaux en verre (pots de confiture) ou des sacs en plastiques (résistant à la chaleur). Une cocotte minute peut être utilisée pour la stérilisation des céréales. Après inoculation, le substrat de colonisation est à son tour placé dans un incubateur jusqu’à ce que le mycélium le colonise complètement.
Le deuxième objectif est d’inoculer un substrat de fructification avec vos céréales colonisées. Chaque espèce de champignon cultivable a ses préférences pour ce substrat. Vous devrez stériliser ou pasteuriser ce substrat avant de l’inoculer puis le placer dans le noir dans un incubateur à une température variable. La plupart des espèces développent très bien leur mycélium entre 20° et 25°. Lorsque votre substrat de fructification sera complètement colonisé vous devrez essayer de favoriser la production de champignons en provoquant un changement de température, d’éclairage, de ventilation et d’humidité puis contrôler ses paramètres jusqu’à la récolte. Vous pouvez consulter les paramètres de culture de chaque espèce cultivable.
La culture de champignon peut être réalisée en intérieur en appartement, dans un garage ou une cave, mais aussi en extérieur dans votre jardin ou en forêt.
Autres articles à consulter:
- Comment faire une seringue de spores?
- La culture des morilles: préparation du substrat (Partie 2/3)
- La culture des morilles: obtention du mycélium (Partie 1/3)
(30 commentaires)
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naina
27 juin 2012 à 13 h 09 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
bonjour samuel.
est ce queun mycelium obtenu par clonage donne une culture pure?
il apparait souvent avec le clonage d’un type cotonneux, dans ce cas faut-il faire des subcultures( le remettre sur milieu gelosé) ou pas?
un grand merci pour ta reponse.
Samuel
9 septembre 2012 à 18 h 29 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Un clonage donne une culture pure: en générale le mycélium obtenu est rhizomorphique mais certaines espèces ont un mycélium qui reste cotonneux. Avec quelle espèce as tu eu un mycélium cotonneux après un clonage?
CHRISTIAN
16 octobre 2012 à 17 h 29 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Merci pour ce merveilleux site. Je m’apperçois que la culture des champignons est bien plus complexe que l’on ne peux le croire.
J’ai pourtant une question à poser. Pourquoi ne peut-on pas cultiver des cèps.
Merci de votre réponse.
Cordialement Christian
Samuel
26 octobre 2012 à 16 h 17 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Christian,
Les cèpes sont des champignons mycorhiziens (vivant en symbiose avec les racines d’un arbre) et ce type de champignons est très dur à cultiver.
Merci pour vos encouragements!
A bientôt
schwartz
2 novembre 2012 à 16 h 15 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel,
Je voudrais initier un projet de culture de champignons mais cela me parait très complexe car je n’ai jamais eu la chance de voir comment les gens le font. Merci pour votre explication. Je tenterai de suivre votre demarche si je pourrai arriver.
A bientot.
Samuel
2 novembre 2012 à 17 h 19 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Bonne chance pour tes essais et n’hésites pas si tu as des questions!
à bientôt
Démas
9 janvier 2013 à 12 h 07 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel,
Je suis un Ivoirien, je te félicite pour ton site que j’appelle cadeau du ciel. J’aime la culture du champion comestible. Je cherche la technique depuis quelques temps. Je pense qu’avec cette méthode que je viens de voir je pourrai faire quelque chose de bon (si j’ai compris les termes utilisés).
Merci
Samuel
9 janvier 2013 à 19 h 43 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonsoir,
Je te souhaite bon courage pour tes essais, et si tu as des doutes ou des questions n’hésites pas!
perrot gilles
26 février 2013 à 2 h 19 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Elevant des poules je me retrouve avec une quantité de fumier de poule. Est il possible d’utiliser ces déjections pour le substrat après bien sur stérilisation? Merci et surtout bravo pour ton site qui est très explicatif.
Samuel
16 mars 2013 à 15 h 48 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Gilles,
Le fumier de poule peut être utilisé pour cultiver des champignons ayant besoin d’un substrat composté (champignon de Paris par exemple). Voici un article qui propose différentes compositions de substrats compostés pour champignon de Paris. Peut être que le fumier de poule (en petite quantité) pourrait complémenter un substrat pour pleurotes (apporter un peu d’azote). Je n’ai jamais fait d’essais avec du fumier de poule donc je ne peux pas te garantir les résultats. En tout cas, je pense pas que le fumier de poule puisse servir à 100% de substrat mais plutôt comme complément ou additif. Si tu fais des essais avec fumier de poule, tiens moi au courant 🙂
Thomas
28 février 2013 à 13 h 06 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Je trouve ton site excellent au niveau des techniques méthodes abordé.
Je vais me mettre à cultiver des champignons, j’ai déjà acheté pas mal de matériel mais j’ai un seul soucis c’est pour le milieu de culture en gélose du mycélium pour la famille Strophariaceae, j’ai trouvé un de la famille sur ton site (Stropharia rugosa-annulata) mais il n’est pas indiqué le milieu exacte pour ce champignon.
Merci
Samuel
16 mars 2013 à 16 h 02 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Merci pour tes compliments Thomas.
Les milieux MYPA ou MYA fonctionnent pour la plupart des champignons et Stropharia rugosa-annulata se développera sans problème sur ces milieux. Tu peux consulter la composition exacte de ces milieux dans cet article.
Bon courage pour tes essais de culture 🙂
albano
23 avril 2013 à 23 h 25 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour à tous,pouvez vous me dire comment cultiver des champignons de paris chez soi sans que ce soit avec des kits achetés dans le commerce? merci a tous,Albano
Samuel
24 avril 2013 à 13 h 53 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Albano,
Le champignon de Paris n’est pas le plus facile à cultiver car il nécessite une couche de gobetage ainsi qu’un substrat composté. Je n’ai pas encore fait d’essais sur cette espèce mais je vous recommande la lecture de cet article.
David
3 décembre 2013 à 19 h 44 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonsoir!
Au premier coup d’œil sur ton site, tout parait compliqué, et au deuxième regard, ça l’est toujours en ce qui me concerne. Mais merci!
N’ayant pas les bases, je ne sais par où commencer. Mon tout premier kit de champignons de Paris est parti en une odeur pestilentielle horrible sans rendement aucun si ce n’est des chapeau timides – déçu. Mais je n’ai pas envie d’arrêter là. Je veux cultiver du champignon!
Merci pour tous tes précieux conseils et informations!
Tu conseillerais quoi au départ à un amateur?
Et connais-tu des forums sur la culture pour avoir des conseils pour démarrer (j’entends par là, les soucis habituels des amateurs qui se posent plein de questions)?
Bonne continuation dans tes essais à venir et bravo pour ta persévérance!
David
Samuel
12 décembre 2013 à 12 h 37 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour David,
Deux fichiers pdf spécialement dédiés aux débutants seront prochainement en téléchargement gratuit sur le blog et un forum par la suite.
A bientôt,
Samuel
Loné
23 janvier 2014 à 17 h 15 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel,
Félicitation pour le travail que vous faites.
Je vais piloter un projet important de culture de Maïs dans une région en afrique alors je voudrai que vous m’envoyiez par mail les différentes étapes de la culture de Maïs et tous les conseils qu’il faut pour s’attendre à un bon rendement. la superficie à cultiver est de 10 ha. C’est urgent. Merci à vous
Samuel
6 février 2014 à 16 h 28 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour,
Je pense qu’il faudrait faire sécher les déchets de mais, puis les pasteuriser avant de les inoculer. Je n’ai jamais réaliser d’essais sur mais et encore moins avec des quantités aussi importante…
Maxim
28 janvier 2014 à 22 h 19 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour à tous
Est ce que vous avez une idée comment cultiver le champignon « milky mushroom calocybe » et merci d’avance
Samuel
6 février 2014 à 16 h 35 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Maxim,
Tu peux trouver quelques informations sur le sujet à cette adresse.
tristan
2 février 2014 à 16 h 14 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel,
et merci pour ce site très bien documenté !
J’ai été conquis par la qualité de tes posts et cherche à lancer une culture liquide de pleurote grise. Bizarrement l’empreinte de spores n’a pas fonctionné par deux fois (T=20°C, une fois sous cloche, une autre sous couvercle papier pour permettre les échanges gazeux).
J’essaie en ce moment à partir d’un clonage, et commence à me demander si le milieu liquide à 4% à partir de miel d’agave ne serait pas une erreur : présence d’antibiotiques naturels ? d’antagonistes divers ? Aucune idée, mais le milieu stérile reste très…stérile, même pas une contamination en vue !
As-tu une expérience du miel d’agave comme apport de fructose + glucose ?
D’avance merci. Je vous envoie les conclusions de mes tests plus tard, pour éviter d’autres déconvenues avec ce substrat s’il est incriminé.
@+
Tristan
Samuel
6 février 2014 à 17 h 03 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Salut Tristan,
Merci pour tes compliments sur le blog 🙂
Pour les empreintes il faut prendre un champignon bien mur et normalement il n’y a pas de soucis.
Je n’ai jamais tester le miel d’agave, mais j’ai essayé un miel standard (mélange de fleurs) et cela fonctionne bien.
N’hésites pas à prendre des photos si tu veux réaliser une article sur la culture liquide avec miel 😉
Bonne chance pour tes essais
Richard
21 juin 2014 à 9 h 56 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
je trouve très intéressant votre docomentation.je suis étudiant de la faculté des sciences agronomiques au Burundi.Je connait pas mal de chose sur cette technique que j’ai essayée un jour.Je voudrais vous demander si au cours du clonage du mycellium il ne peut pas y apparaitre de mutations qui altéreraint les qualités de la souche.merci à vous
roland
11 décembre 2014 à 18 h 04 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
merci de me donner des détails pratiques sur l’incubateur ( appareil, temperature , temps…) et sur l’usage de la cocotte minute pour la sterilisation ?
nadir
17 janvier 2015 à 7 h 55 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
bonjour.
est ce qu’il est possible d’utiliser des champignons qui sont sur les marchés.
merci
Samuel
7 avril 2017 à 19 h 51 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
oui c’est possible
Jackson
30 juin 2015 à 11 h 52 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel
Nous te félicitons pour ce meilleur site très bien documenté. Pour mon master je suis entrain de penser travailler sur la conservation et la transformation des champignons, j’espère bien que tes conseils me serront très ulites ainsi que la documentation sur ce magnifique site. Merci à vous
Mohamed
15 décembre 2015 à 14 h 02 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour Samuel,
Merci pour le schéma qui montre les différentes étapes de la culture fongique, c’est très important pour moi car comme vous avez précisez j’aurai du mal à capitaliser les différentes étapes mais grâce a cette résumé j’arrive à les comprendre
Mohamed
Lino
5 janvier 2016 à 21 h 19 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
Bonjour à tous, bonjour Samuel,
merci de m’avoir sorti de mon ignorance. Je m’étais souvent souvent demandé comment pouvait se pratiquer la culture des champignons, maintenant j’en sais beaucoup plus… (il faut dire que je pars de très loin).
Je vis à la campagne, je suis paysan et cela me donne des idées… Je vais sans doute me laisser tenter par un essai de culture de pholiote du peuplier…
Si je passe à l’acte je ne manquerai pas de donner des nouvelles.
Ce site est rare donc précieux, merci encore.
nina
17 mars 2016 à 15 h 30 min (UTC 2) Lier vers ce commentaire
La multiplication des starts ups en ce moment type « faire pousser des pleurotes sur du marc de café! », vendant des kits à des prix plutôt élevés, usage unique, ça m’a fait me demander ce que ces entreprises vendaient exactement, en quoi consistait la reproduction des champignons, est-ce qu’il était possible d’ensemencer soi-même un substrat… Merci de mettre à disposition ces information, je découvre à quel point c’est technique!